La collection Divina P. s’inspire de formes géométriques extraites de l’ouvrage De divina proportione écrit par Luca Pacioli et illustré par Leonardo Da Vinci en 1498.
Nous trouvons ici ces formes transformées en pièces étonnantes, à mi-chemin entre sculptures à
porter, objets à contempler, puzzles à reconstituer....
Des mécanismes précis développent leurs mouvements; offrant à chacune de multiples visages.
La gravure constitue une part fondamentale de ce travail. Chaque pièce est gravée entièrement à la main,
à l’échoppe. La technique traditionnelle est réinventée pour proposer un décor marin inspiré par une enfance au bord de la méditerranéenne.
MER D'ARAL
Carte: https://geographiedumondeouzbekistanblog.wordpress.com/2017/11/16/196/
Écrin de cette broche, la forme géométrique « tetracedron absci » (issue de De divina proportione) incarne l’ordre, à travers ses huit faces précises qui trompent presque le regard avec une forme globale confuse et pourtant symétrique.
La partie supérieure de cette boite soulevée, se dévoile une broche carrée représentant le désordre subi par la mer d’Aral à la frontière du Kazakhstan et de Ouzbekistan.
Le bois de noyer marque la délimitation de la mer originelle avant 1960. Deux petites parties d’argent gravées d’ornements marins représentent la mer résiduelle en 2009.
Entre bois et métal le vide souligne le retraite la mer d’Aral.
ÏLE SOGOMOU
Carte: Changement climatique : cinq îles des Salomon disparues sous les eaux du Pacifique, Le monde, 2016
Fermée, cette pièce représente l’ordre, grâce à ses six faces de la forme géométrique “columna laterata pentagonna” (De divina proportione).
Ôtée de son support en bois de hêtre, la pièce se porte autour du cou et peut se dérouler pour dévoiler une estampe d’inspiration marine sur papier japonais en fibre de bambou.
La découpe centrale du papier représente les limites géographiques de l’île Sogomou, appartenant à l’archipel des îles Salomon dans l’océan pacifique en 1947. La forme métallique au centre de cette ouverture figure la délimitation de cette même île en 2014.
Le vide laissé entre papier et métal témoigne de l’érosion de cette île entre ces deux dates.
TEMPLE KHUN SAMUT CHIN
Carte:Marie Mandy, Inondations une menace planétaire, documentaire ARTE, 2015
Également cité dans l’ouvrage De divina proportione, le polyèdre “columna laterata quadrangula”, figure lui aussi l’ordre par ses côtés rectangulaires.
Extrait de son support et déplié, le bracelet qui apparait se compose de deux panneaux en bois d’acajou.
Les parties d’argent qui les ornent figurent par leurs découpes la côte maritime du golfe de Thaïlande dans la province de Samut Prakan en 1967.
Le bois de noyer représente quant à lui la limite de cette même côte en 2009.
Le vide entre bois de noyer et argent symbolise les 5 km de terres et de villages immergés durant les quarante années qui séparent ces deux dates.
Sur l’un des panneaux, un bras de terre (figuré par le bois de noyer) avance aujourd’hui encore dans la mer. Il s’agit du temple bouddhiste Khun Samut Chin. Surélevé au dessus du niveau des eaux, il demeure le témoin fragile de cette érosion.
BANQUISE
Carte: https://www.liberation.fr/terre/2013/05/23/fonte-des-glaces-la-russie-evacue-sa-station-polaire_905152/
La “columna rotunda” est la forme cylindrique représentée dans De divina proportione.
Sa rondeur et sa régularité symbolisent l’ordre qui se dégage à la vue de l’écrin protégeant cette broche.
De ce cylindre émerge la pièce symbolisant le désordre. Faisceaux et rayons s’ouvrent en éventail et attirent l’œil au centre de l’objet.
L’argent orné de gravures océaniques représente l’étendue moyenne de la banquise entre 1979 et 1983.
Au centre, une porcelaine finement ornée, figure sa superficie en 2012.
Entre métal et porcelaine le vide traduit l’étendue de la fonte de des glaces.
ÎLES TEBUA TARAWA &ABANUEA
Carte: Wikipédia selon la source: « BBC News | Sci/Tech | Islands disappear under rising seas [archive] », sur news.bbc.co.uk
La forme “vigintisex basum planus” (De divina proportione) figure l’ordre grâce à la géométrie régulière de ses vingt six faces.
Ouvrir la forme, c’est mettre à jour trois parties qui réassemblées en bague font apparaître deux zones d’argent ornées de gravures marines.
Ces deux zones représentent l’absence des îles Tebua tarawa et Abanuea, toutes deux entièrement submergées en 1999 par la montée des océans.
POMME DE SENTEUR
Cette pomme de senteur est une version contemporaine d'un objet datant de la renaissance. Le mécanisme d'ouverture complexe et précis, adapté au petit format de ce bijou devient presque invisible.
Déployé, il révèle une miniature de porcelaine finement ornée, lovée au coeur de la sphère.
Cuite à une température qui préserve sa porosité, cette miniature absorbe une goutte de parfum qui diffuse tout au long du jour.
Pendentif, 2022
Argent, pigment bleu, porcelaine.
21mm x 27mm (sphère de 21mm de diamètre)
Crédit photo: Aurélia Blanc
SEPTUAGINTA DUARUM
La « sphère de Campanus », qui doit son nom au système de domification pensé
par l’astronome Campanus a été reprise dans De divina proportione sous le nom
de « Septuaginta duarum », en référence à ses soixante-douze faces.
Il ne s’agit pas d’une simple sphère : elle est composée de quatre pièces superposée et emboitées: les parties inférieures et supérieures sont composées de 24 faces chacune et ornées de gravures marines. Au milieu , deux bagues qui peuvent se porter ensemble ou séparément, et qui comprennent douze faces chacune.
Lorsque l’ensemble du puzzle est démonté, surgit du centre de la sphère, une minuscule aigrette garzette de 16 millimètres sculptée en plein envol.
Celui qui souhaite exposer uniquement l’oiseau sur son piédestal peut cacher les parties supérieures de l’objet à l’intérieur de son socle en bois de sipo.
Scultpure d'aigrette garzette et duo de bagues, 2023
Argent, pigment, bois de sipo, laiton oxydé, feutre
100x119x199 mm - Sphère 23 mm diam - Bagues: T55
Crédit photo: Aurélia Blanc
ICOSAEDRE
L’icosaèdre que l’on retrouve dans De divina proportione est un polyèdre de vingt faces. Je m’en suis inspirée pour créer un pendentif articulé en dix segments composés de deux faces chacun, ornées de gravures marines et reliées entre elles par de discrètes charnières
.
Lorsque nous l’ouvrons, se déroule un tableau vertical représentant un environnement méditerranéen au-dessus duquel planent deux goélands.
Ce pendentif peut se porter ouvert comme fermé.
Pendentif, 2023
Argent, pigment, caoutchouc
20 x 22 mm (fermé) - 23x60 mm (ouvert)
Crédit photo: Aurélia Blanc
SPHERE
Par son mécanisme, la sphère présentée ici est une version contemporaine de la « pomme de senteur », objet communément utilisé à la Renaissance. Le système
de charnières complexe et adapté au petit format de ce bijou est quasiment invisible.
Six pétales se déploient pour révéler un hippocampe miniature de 13 millimètres, la queue enroulée autour d’une algue.
Ce pendentif se porte fermé. Seul son détenteur, en le retournant sur lui même, peut révéler ce majestueux animal.
Pendentif, 2023
Argent, pigment, caoutchouc
22x29 mm (fermé) - 40x22 mm (ouvert)
Crédit photo: Aurélia Blanc
CUBE
Le cube dans sa forme la plus pure: aucun système
d’ouverture n’est visible lorsque que cette pièce est fermée.
Il faut soulever la face supérieure de l’objet pour que tombent les faces
latérales et qu’apparaisse un écrin.
Lovées dans un tissu bleu, deux alliances peuvent y attendre leur heure.
La gravure satinée qui couvre les surfaces planes du cube permet des effets de lumière solaire, sur un horizon marin outremer.
Écrin pour deux bagues, 2023
Argent, bois de sipo, pigment, mousse, tissus
45x45x138 mm (fermé) - 116x116x118 mm (ouvert)
Crédit photo: Aurélia Blanc
COLONNE HEXAGONALE
La « colonne hexagonale » dessinée par Léonard de Vinci dans De divina proportione à inspirée cet objet composé de pièces juxtaposées qui dévoilent deux bijoux distincts lorsqu ' elles se séparent.
Grâce à leurs accroches spécifiques, ces deux pièces peuvent être portées indifféremment en boucles d’oreilles ou en broches.
Boucles et broches, 2023
Argent, pigment
15x27x58 mm
Crédit photo: Aurélia Blanc